Boucle Passo Giau – Cinque Torri

Quelques heures après ma randonnée matinale jusqu’au Forcella Giau nous sommes partis en famille à l’assaut de la boucle Passo Giau – Cinque Torri. C’est une randonnée que Claire et moi avions déjà fait en 2012, et notre souvenir était à la fois celui d’une rando longue et fatiguante réalisée pendant une après-midi orageuse et pluivieuse d’août… Sept ans plus tard nous étions de retour sur les mêmes sentiers mais cette fois accompagnés de nos deux enfants de 2 ans et 4 ans et demi : quel changement !

La randonnée commence du Passo Giau juste derrière le restaurant/refuge. Après seulement quelques dizaines de mètre il vous faudra déjà choisir dans quel sens effectuer la boucle. Comme sept ans plus tôt nous avons décidé de prendre à gauche et de commencer par le sentier 452 qui mène au Forcella Nuvolau et au refuge Averau. Le sentier est ici assez classique des Alpes et s’avère facile jusqu’à l’ascension finale lorsque l’on rejoint le chemin plus large qui mène au refuge (voir la 1ère photo). D’un seul coup la difficulté augmente et il vous faudra finalement compter 1h30 voir 1h45 pour effectuer toute cette portion.

La première partie du sentier 452 peut être vu comme un sentier balcon qui offre l’opportunité de profiter d’une vue magnifique sur les Dolomites. Une fois arrivé au refuge, la douceur météorologique – comme 7 ans plus tôt – peut changer du tout au tout : il y fait d’un seul coup beaucoup plus frais et venteux. Dans tous les cas, les efforts de l’ascension finale sont récompensés par une vue à 360° qui vaut largement le détour. Comme tous les refuges des Dolomites que nous avons pu « visiter », le refuge Averau est plus une sorte de restaurant de montagne où le randonneur trouvera tout ce dont il a besoin qu’une refuge traditionnel comme on en voit beaucoup dans les Alpes françaises.

Depuis les alentours du refuge les Cinque Torri sont visibles et il faut compter entre 30 et 40 minutes d’une descente sur un sentier qui parfois se multiplie pour les atteindre. Le gros plus de cette partie de la boucle est que tout au long de la descente, les vertigineuses pentes rocheuses du massif Tofana Di Rozes nous accompagnent et imposent leur majesté.

Nous avons réalisé la randonnée un jour assez nuageux avec probablement moins de monde que d’autres jours, mais soyez préparés quand même à voir pas mal de touristes autour des Cinque Torri à certaines heures. En plus d’être un des « must-do » des Dolomites, il se trouve qu’elles sont aussi accessibles par un télésiège depuis la vallée située à l’opposé. Comme toujours dans les Dolomites, en milieu d’après-midi les remontées mécaniques s’arrêtent et d’un seul coup la montagne se vide et devient un lieu paisible.

Depuis les Cinque Torri, il vous faudra trouver le sentier 443 qui part à droite quand vous les regardez (comme sur la photo ci-dessous). Préparez vous pour la partie la plus longue de la boucle totale. Je me souviens encore de notre fille Olivia toute enthousiaste au moment de l’aborder et qui a rapidement fatigué à force de voir s’enchainer les interminables montées et descentes de cette potion.

Cette dernière partie est à la fois la plus longue et la moins impressionnante de la boucle : une fois les Cinque Torri derrière nous les points de vues sont moins « gigantesques » et le chemin ne laisse que peu de place au repos. Au début on s’imagine qu’il faudra moins de temps pour rejoindre le Passo Giau qu’il en a fallu pour en arriver là, mais au final cette dernière partie est tout aussi longue que tout ce qu’on aura pratiqué jusqu’à présent.

Il est à noter qu’il est bon de savoir qu’il y a quelques passages assez pentus dans des rochers et cailloux glissants : si ce genre de passages ne sont pas votre tasse de thé mieux vaut faire demi-tour et revenir par le même chemin qu’à l’aller. Je me souviens d’ailleurs très bien qu’il pleuvait 7 ans plus tôt et que ça n’avait pas forcément été une partie de plaisir…

Une autre chose à prendre en compte : le retour est assez long. Je me souviens encore une fois dire à chaque détour à notre fille « tu vas voir on y est presque, le van est pas loin » et me rendre compte qu’en fait il nous restait encore un sacré bout de chemin. Le retour par le refuge Averau me semble finalement plus simple à « encaisser » avec le recul.

Dans tous les cas, notre fille de 4 ans et demi l’aura fait avec beaucoup d’encouragements en un peu plus de 2h30, et j’imagine que vu le rythme que nous avons eu même des marcheurs « standards » ne doivent pas non plus imaginer trop gagner en temps final.

Ce jour là ce fût la deuxième fois que nous faisions cette randonnée et nous l’avons absolument pas regretté. Elle est longue, fatiguante pour les plus jeunes ou ceux qui les portent ou coachent, mais elle veut vraiment le détour. Les points de vues sont quand même à couper le souffle sur une bonne partie, et si le retour est assez longuet et interminable il n’en demeure pas moins une bonne expérience de montagne tellement on y est tranquille. C’est bien simple, nous n’y auront croisé personne en cette fin de journée d’août !

Je n’ai malheureusement que peu de photos de cette randonnée tellement j’ai passé de temps à motiver et aider notre fille à aller au bout, mais j’espère que les quelques unes de cette page vous donneront envie d’y aller. Encore une randonnée qu’on n’oubliera pas de sitôt !

Carte